Deux expérimentations, l’une en 1982, l’autre en 1984, ont pour but de vérifier la présence de souffrances précoces au début de la vie chez les enfants atteints de troubles globaux du développement. Dans la première expérimentation, la comparaison entre 75 sujets atteints de troubles globaux du développement et de 75 sujets considérés comme bien adaptés par leurs pédagogues, pairés selon l’âge, le sexe et le milieu social donnaient des informations sérieuses sur les atteintes physiques subies par ces enfants dans les premiers mois de la vie. Sur base de l’aspect historique de l’analyse, on pouvait dire que 80% des enfants atteints de troubles globaux du développement avaient connu des souffrances physiques dans la première année de leur vie, pour 10% des restants, la mère en avait été séparée de son bébé pour des raisons ponctuelles : hospitalisation, dépression postpartum, accident de voiture …. Ce n’est que pour 10 % que l’on pouvait mettre en causes les soins maternels ou le fonctionnement de la famille. En opposition, 81% des enfants bien adaptés avaient été des bébés sans problème, bien portants, d’un poids supérieurs à la norme à la naissance, et d’humeur rieuse à 4 mois.

En 1984, une nouvelle expérience portant sur 103 enfants atteints de troubles globaux du développement (autres que dans la première expérience) ont été comparés. Parmi ces enfants, il y avait 30 autistes, 40 atypiques, 16 atteintes de l’enfance, et 15 schizophrènes. Les troubles physiques retenus avec la collaboration de Pierre Chapelle pédiatre, directeur du centre, ont avait retenu les atteintes suivantes : des atteintes périnatales : anoxie grave, absence de réflexe de succion…, des atteintes pouvant entrainer des lésions organiques : déshydratation grave, atteintes cardiaques….., des troubles neurologiques mineurs : hypotonie, dysrythmie cérébrale….., des maladies sources de souffrances : brulures graves, otites répétées…. et des maladies à composantes somatiques douloureuses : eczéma, asthme…. les résultats viennent rejoindre ceux de la première expérience : 77% des enfants avec des troubles globaux ont souffert de troubles physiques dans la première enfance et plus spécialement dans les trois premiers mois : 28 autistes sur 30, 32 atypiques sur 40, 10 atteints de troubles débutant dans l’enfance sur 16 et 10 schizophrènes sur 15. Il n’a pas été étudié parallèlement s’il y avait eu des souffrances psychiques telles détresse de séparation de la mère ou maltraitance.