CENTRE DE RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Centre Henri Wallon
Interactions corporelles des mères avec leur enfant dyslalique (La psychomotricité, 1978)

En reprenant l’expérimentation du pique nique des mères et de leurs enfants dyslaliques, l’analyse des films s’est faite en les plaçant sur une visionneuse ou ils étaient arrêtés toutes les dix images. On relevait chaque fois sur papier calque, l’orientation des têtes et des troncs de chaque personnage et on notait : 1. l’orientation, de la mère et de l’enfant l’un par rapport à l’autre(côte à côte, face à face, dos à dos ; 2. leur position relative en hauteur, largeur et profondeur dans le champ spatial ; 3. les distances séparant les sujets : étaient-ils dans le même espace postural corporel ou gestuel ou la séparation était-elle plus grande ;4. l’axe corporel ; 5. les gestes ; 6. les mimiques. Pour les trois derniers paragraphes, on a pu conclure que les couples mère-enfant dyslalique n’ont ni les mêmes attitudes posturales ni la même gestuelle que les autres pendant la situation expérimentale. Il y a chez les mères de dyslaliques une mobilisation spécifique de l’axe corporel, 9 mères sur 10 ont une attitude dominante des segments tête-tronc qui emboitent l’enfant. Au niveau des gestes, les mères du groupe pathologique se singularisent par la position des bras, les mères de dyslaliques ont plus souvent le bras libre intérieur près de leur fils, soit elles montrent quelque chose à prendre, soit elles guident leurs gestes. Les mères de dyslaliques seraient plus interventionnistes et autoritaires. Un troisième point est à signaler: les signes du corps communiquent au partenaire un message renforçant celui du discours. Un résultat global apparait à l’évidence : pendant toute l’expérimentation, ; dans les couples mère-enfant dyslalique, la mère domine l’enfant et fait autorité ; dans les couples du groupe témoin, mère et enfant tiennent compte de l’avis l’un de l’autre.