CENTRE DE RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Centre Henri Wallon
Les troubles envahissants du développement : Autismes, Psychoses, Schizophrénies de l’enfance (Doutes, constats et mirages en psychologie: mélanges en hommage à René Zazzo, 1998)

Je rappelle que René Zazzo, a été président d’honneur du centre Henri Wallon, qu’il a suivi de très près les recherches qui s’y développaient. Il s’était particulièrement intéressé à mon hypothèse et du rôle que j’attribuais à l’absence d’organisation de la fonction émotivo-tonique introduite par Wallon au départ des troubles du développement et de personnalité. De nombreuses discussions avait portés avec lui sur les raisons qui peuvent entraver la mise en place de cette première fonction dans la genèse de l’homme. Des anomalies de différents types peuvent être l’origine des troubles du développement : des atteintes génétiques, organiques, psycho-chimiques, de l’immaturité de l’équipement neurophysiologique de base. A coté de ces causes organiques, il faut envisager les carences environnementales, telle une absence grave d’interventions humaines avec un enfant ne présentant aucun trouble au départ. Pour vérifier cette hypothèse, j’ai adhéré au courant cognitivo-comportemental, celui dont la spécificité est d’appliquer la démarche scientifique avec des hypothèses, une mise en place de nouvelles techniques, leur évaluation, une mise en place de nouvelles techniques, leur évaluation, des reformulations d’hypothèses. René Zazzo qui était un des fondateurs de l’AFTC : association française de thérapies et qui la présidera m’incite à y adhérer ce qui est fait dès sa création en 1972. En 1973,je deviens membre d l’AEMTC : Association pour l’Etude, La Modification, et la thérapie des comportements. Notre approche avait à l’époque 25 ans, elle résidait dans l’interpénétration critique et réfléchie d’un modèle ontogénétique, celui de Wallon et de méthodes cognitivo-comportementales. Au bout de toutes ces années, nous pouvions répondre par l’affirmative à deux questions essentielles. La première est à double facette : d’abord, peut-on apprendre le langage universel des émotions de base à des enfants qui ne l’ont pas acquis dans le développement initial. En d’autres termes, peut on leur apprendre le ressenti émotionnel, la reconnaissance sur soi et sur autrui, la participation émotionnelle ? Ensuite, est-ce en passant par la réorganisation de la fonction émotivo-tonique puis par les étapes du développement de l’émotion : différenciation des émotions, contagion émotionnelle, participation émotionnelle, intelligence de situations que l’on peut y arriver ? La seconde question qui se posait, était la suivante : l’acquisition de la fonction émotivo-tonique ainsi que celle de la fonction sensitive et expressive des émotions sont-elles organisatrices du développement des autres fonctions.