CENTRE DE RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Centre Henri Wallon
La place de la détresse de séparation avec ou sans souffrances physiques dans la pathologie infantile (Revue Francophone de Clinique Comportementale et Cognitive, 2006)

L’émotion de détresse de séparation est un sujet peu étudié en psychopathologie de l’enfant. Dans la présente étude, elle sera considérée en tant que détresse de séparation accompagnant des souffrances physiques et en tant que détresse de séparation liée à un problème relationnel. Huit groupes de 25 enfants présentant des pathologies lourdes ont formé le groupe expérimental de 200 sujets alors que 100 enfants considérés comme normaux ont constitué le groupe contrôle. On a pu mettre en évidence qu’il existe des différences importantes entre les enfants atteints de troubles psychopathologiques et ceux du groupe contrôle, et cd, pour les deux formes de détresse retenues. On a aussi considéré la possibilité de problèmes préalables chez ces enfants (grossesse, accouchement), une fragilité éventuelle pouvant influer sur leurs réactions face aux difficultés rencontrées au cours de leur vie dont des épisodes de détresse. Voyons quelques résultats. Les différences entre les groupes sont significatives. Les deux groupes du spectre autistique : autisme syndrome complet et autisme atypique ainsi que celui de la psychose précoce se différencient peu. De 92 à 100% de ces enfants ont présenté soit des atteintes préalables au développement, grossesse, accouchement, soit des moments de détresse de séparation avec ou sans souffrances physiques, alors que 64 à 68% de ces mêmes groupes, cumulaient les deux types d’atteintes. Seules leur fréquence et intensité variaient. Les autres groupes avaient chacun leurs particularités, ainsi les enfants du groupe de dépression, ne se différencient pas du groupe contrôle pour les paramètres qui viennent d’être évoqués mais par contre TOUS les enfants déprimés ont éprouvé la détresse de séparation, mais ce n’est pas dans les premiers mois de leur vie, pour 56% d’entre eux c’est entre 3 et 5 ans. Et cette détresse de séparation est due pour, 55% des cas à une situation de séparation ou de divorce. En conclusion, on peut voir que la détresse de séparation avec ou sans souffrances perturbe l’organisation psychique en développement mais elle favorise également l’apparition de pathologies différentes.